Ce matin, les chemins du Grand Parc étaient étrangement désertés. Où étaient passés les enfants ? Et les adolescents ? Les étudiants ? Tout ce petit monde qui peuplait habituellement ces sentiers ? Partis. Les vacances étaient terminées, tous reprenaient les cours et abandonnaient les promenades matinales.
Pourtant, une jeune fille marchait depuis maintenant presque une heure, d'un pas lent et silencieux, laissant le vent faire voleter ses fins cheveux noirs. Sa fine silhouette était converte d'un long manteau noir, lui arrivant aux genoux. Son jean bleu délavé tombait sur ses Converses et trainait sur le sol humide. Son visage, humidifié par la fine ondée, semblait pensif. Ses yeux gris paraissaient regarder le vide et le plein à la fois.
Ce temps était étrange. La pluie tombait, certes, mais était comme timide. Elle n'osait pas tomber complètement. Comme lorsqu'on rit alors que quelqu'on nous crie dessus. On essaye de se retenir, mais quelques éclats nous échappe. C'était pareil ici. Les nuages paraissaient tenter de retenir cette ondée, qui parvenait quand même à s'infiltrer à travers eux et à parvenir jusqu'à nous.